Combler le fossé des inégalités : stratégies et solutions efficaces
Le Royaume-Uni a réduit de 28 % le taux de pauvreté infantile en deux décennies, alors que ce chiffre a stagné dans plusieurs économies avancées. Les programmes de redistribution ciblés obtiennent rarement un consensus politique durable, malgré des résultats mesurables sur la santé publique et la cohésion sociale.
L’écart d’espérance de vie entre les quartiers les plus riches et les plus pauvres de Montréal atteint près de 10 ans, selon l’Institut national de santé publique du Québec. Les données internationales révèlent que la coordination entre politiques publiques, systèmes de santé et société civile produit les effets les plus durables sur la réduction des écarts.
Plan de l'article
La fracture des inégalités se creuse, nourrie par des dynamiques économiques qui laissent, sans détour, trop de personnes sur la touche. Récemment, les rapports des Nations unies dressent un état des lieux glaçant : la moitié de la population mondiale doit se débrouiller avec moins de 6 dollars par jour. L’extrême pauvreté s’accroche, en particulier dans les pays à faible revenu. Ce n’est pas qu’une question de ressources. L’accès à une éducation solide, à des soins de santé fiables, à un emploi stable ou à des services publics performants reste pour beaucoup un luxe inaccessible.
Des systèmes fiscaux et sociaux sous tension
Dans nombre de pays en développement, la fiscalité a bien du mal à remplir son rôle de levier d’équité. Les politiques peinent à trouver les moyens ou la cohérence pour changer la donne, et la concertation entre États, secteur privé et organismes multilatéraux reste souvent lettre morte. Autre barrière : la fracture technologique. Aujourd’hui encore, une part considérable de la population reste tenue à l’écart du numérique, accentuant de nouveaux clivages, parfois entre voisins, à l’image de la situation au Bangladesh ou même au cœur des mégalopoles occidentales.
Pour bien saisir la portée concrète de ces différences, quelques aspects ressortent particulièrement :
- Un accès restreint à des services publics essentiels : santé, éducation, infrastructures collectives.
- Des processus de redistribution souvent trop limités pour rééquilibrer la situation.
- Des écarts géographiques, entre centre urbain et campagne, ou entre zones riches et quartiers relégués.
La Commission sur le progrès social le répète : sans politiques coordonnées, adossées à une assistance technique solide et à une vision globale plus solidaire, la marche reste haute. L’avancée varie grandement d’un pays à l’autre. Rares sont ceux qui parviennent à déplacer la ligne durablement. Rendre la réduction des inégalités palpable reste une priorité, interdite de pause, à la croisée de toutes les discussions sur la prospérité collective.
Quels leviers pour réduire les écarts en matière de santé et d’accès aux droits fondamentaux ?
Permettre à chacun d’accéder à la santé et à ses droits suppose une action ouverte sur plusieurs tableaux, entre impulsion publique et avancées locales. Sur le terrain, les écarts persistent : d’après les Nations unies, dans les pays à faible revenu, trois médecins au maximum pour dix mille habitants. Le constat pèse, et pas qu’un peu, pour les femmes, les jeunes ou les personnes handicapées qui peinent à franchir le seuil des structures médicales.
Changer la donne demande aussi d’investir dans des programmes d’enseignement accéléré et une éducation inclusive. Plusieurs pays d’Amérique latine l’ont compris : ils mettent l’accent sur des initiatives locales pour freiner l’abandon scolaire et redonner confiance à leurs jeunes. Prenons l’exemple du Bangladesh où, aujourd’hui, des millions de jeunes accèdent à des programmes de formation numérique et commencent à s’ouvrir de nouveaux horizons.
Sur le plan des services de base, il devient évident qu’un réseau public plus solide, soutenu par une assistance technique mieux dimensionnée, fait la différence. Des villes décident ainsi d’injecter les ressources nécessaires, parfois à petite échelle, pour élargir la santé ou l’accès à l’école aux enfants de familles modestes. Même si les progrès n’avancent pas à un rythme uniforme, la volonté collective, dès qu’elle s’ancre dans le concret, arrive à secouer la routine et à établir de véritables droits là où ils faisaient défaut.

Royaume-Uni et Québec : deux modèles inspirants pour une lutte efficace contre les inégalités
Le Royaume-Uni a servi de terrain d’innovation sociale, particulièrement dans la perspective de la réduction des inégalités. Avec la création du National Health Service dès 1948, ce pays a voulu rendre la santé accessible sans filtre financier. Ce ne fut qu’un début : réformes fiscales, revalorisation du salaire minimum, soutiens adaptés pour les familles en difficulté ont suivi. Les analyses montrent un recul net de la pauvreté infantile au début des années 2000, avant que la tendance ne ralentisse face à de nouvelles politiques budgétaires restrictives.
Au Québec, la justice sociale n’est pas un mot creux. La province a su mettre en place un arsenal d’outils : élargissement des services publics, garderies dont le tarif reste abordable, assurance-médicaments, protection pour le logement… Résultat concret, les chiffres le montrent : la pauvreté des enfants y recule, et l’équité d’accès à la santé atteint un niveau rare au Canada.
Parmi les piliers du modèle québécois, on retrouve :
- Une couverture santé universelle par le système public
- Un impôt progressif qui favorise le rééquilibrage social
- Des services de garde largement soutenus
Ces approches montrent que l’action politique, quand elle est portée avec constance et vision, réussit à réduire les inégalités et à s’adapter à ses propres contraintes, écologiques comprises. La réussite se forge dans la durée, à condition d’encourager plus qu’une simple logique de croissance, et d’oser, régulièrement, interroger le sens des avancées collectives.
Derrière la question des inégalités, chaque société doit choisir sa voie. Le changement n’a rien de magique : il avance, souvent lentement, mais il se construit sur des actes tangibles et une volonté partagée. Demain, qui prendra le relais pour transformer l’essai ?