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Imposition de la vente d’une résidence secondaire : ce qu’il faut savoir

1 200 000 transactions immobilières en 2023, et derrière chaque vente, un même couperet fiscal : la taxation de la plus-value. Oubliez les raccourcis faciles, la fiscalité d’une résidence secondaire ne laisse que peu de place à l’improvisation. Dès que le projet de vente se concrétise, mieux vaut connaître le terrain et ses pièges pour ne pas voir filer une part conséquente de son gain.

Les règles de calcul tiennent compte des frais d’acquisition, des travaux réalisés, et des abattements pour durée de détention. Plusieurs dispositifs spécifiques peuvent réduire l’impôt, sous conditions strictes et rarement cumulatives.

Vendre une résidence secondaire : quelles implications fiscales en France ?

La vente d’une résidence secondaire implique un traitement fiscal distinct de celui accordé à la résidence principale. À chaque cession, la plus-value immobilière dégagée est soumise à l’impôt sur le revenu (taux fixe de 19 %) et aux prélèvements sociaux (17,2 %), soit un total de 36,2 %. Le calcul démarre dès la première vente : le prix de vente moins le prix d’acquisition, le tout déclaré et réglé devant notaire.En matière de résidences secondaires, la fiscalité ne fait pas de cadeau : seuls les abattements pour durée de détention adoucissent la note. Après 22 ans, la plus-value échappe à l’impôt sur le revenu, mais il faut patienter jusqu’à 30 ans pour une exonération complète, prélèvements sociaux compris. Rien à voir avec la résidence principale, où la plus-value passe généralement sous le radar du fisc.

Quelques cas particuliers d’exonération :

Voici les situations qui permettent d’échapper à la taxation ou de la réduire :

  • Le prix de vente ne dépasse pas 15 000 euros (par vendeur et par cession)
  • Première vente d’une résidence secondaire, à condition de réutiliser le produit pour acheter sa résidence principale dans un délai précis
  • Expropriation suivie d’un remploi du prix perçu dans un nouveau bien

La déclaration de la plus-value lors de la vente d’une résidence secondaire est automatiquement prise en charge par le notaire. C’est lui qui prélève l’impôt sur le montant de la vente, puis reverse le solde au vendeur. Cette étape incontournable marque la différence avec d’autres types de cessions, et limite toute marge d’erreur ou d’oubli.

Comment se calcule la plus-value imposable lors de la cession ?

La plus-value immobilière sur la vente d’une résidence secondaire se calcule selon une procédure stricte et bien balisée, dictée par le code général des impôts. Première étape : soustraire le prix d’acquisition du bien au prix de vente obtenu. Cette opération donne la plus-value brute.Mais le calcul ne s’arrête pas là. Le vendeur a la possibilité d’augmenter le prix d’acquisition en intégrant certains frais et dépenses : frais de notaire, droits d’enregistrement, travaux réalisés par des entreprises (jamais réalisés soi-même), pour autant qu’ils soient justifiés et non déjà déduits ailleurs. Si les justificatifs font défaut, un forfait de 15 % du prix d’acquisition peut s’appliquer au titre des travaux, à condition de détenir le bien depuis plus de cinq ans.Après détermination de la plus-value brute, des abattements pour durée de détention viennent réduire la base imposable. Dès la sixième année, un abattement annuel s’applique, avec une exonération totale d’impôt sur le revenu au bout de 22 ans, et pour les prélèvements sociaux après 30 ans. Côté taux, l’impôt sur le revenu s’élève à 19 %, les prélèvements sociaux à 17,2 %.

Durée de détention Abattement impôt sur le revenu Abattement prélèvements sociaux
6 à 21 ans 6 %/an 1,65 %/an
22e année 4 % 1,60 %
23 à 30 ans 0 % 9 %/an

En pratique, chaque étape du calcul, du prix d’achat jusqu’à l’application des abattements, pèse sur le montant final à régler. La précision s’impose, car la moindre erreur peut coûter cher.Femme d

Exonérations, abattements et démarches déclaratives à connaître après la vente

Vendre une résidence secondaire n’ouvre pas la porte aux exonérations larges réservées à la résidence principale. Pourtant, il existe quelques dispositifs permettant d’atténuer, voire d’annuler l’impôt sur la plus-value. Voici les principaux cas à connaître :

  • Exonération en cas de durée de détention : plus le bien est détenu longtemps, plus la fiscalité s’allège. Passé 22 ans, la plus-value échappe à l’impôt sur le revenu. Pour les prélèvements sociaux, il faut patienter jusqu’à 30 ans.
  • Exonération sous condition de réemploi : lorsqu’un vendeur n’a pas été propriétaire de sa résidence principale depuis au moins quatre ans, il peut bénéficier d’une exonération temporaire sur la vente de sa résidence secondaire, à condition de réinvestir le produit de la vente dans l’acquisition de sa future résidence principale dans un délai de deux ans.
  • Cas particuliers : certains profils échappent à l’impôt, notamment les vendeurs disposant de faibles ressources, ou ceux en situation de handicap ou retraités, dès lors que des critères précis sont respectés.

La déclaration de la plus-value est assurée par le notaire, qui collecte l’impôt au moment de la signature. Le vendeur n’a donc, en règle générale, aucune démarche à accomplir dans sa déclaration annuelle, sauf demande expresse de l’administration ou rectification. Cette automatisation limite les risques, mais chaque vente mérite d’être examinée en détail pour vérifier s’il existe une marge de manœuvre ou une exonération possible.


Au moment de signer chez le notaire, un vendeur bien informé évite les mauvaises surprises. Faire le point sur ses projets, ses droits et ses devoirs, c’est s’assurer une transaction sereine, et parfois, une économie qui change la donne.